23 juin 2019 : pas de Berrièves

Dimanche 23 juin à 8h du matin, onze Ours, sac à dos, sourire aux lèvres et bonne humeur pour seuls bagages, se regroupent en trois voitures. Ils passent le col du Rousset, s’orientent direction la Coche et rejoignent le refuge de Pré-Rateau d’où part la randonnée concoctée par notre guide André. Magnifique montée par une jolie route de montagne à travers la forêt où nous avons eu la surprise de croiser de près une biche. L’air est frais, la journée s’annonce très clémente. Chacun s’équipe et nous voilà partis en direction de la montagne que l’on voit sur notre droite, destination le pas de Berrièves, à coté des rochers de Séguret. On se situe sur la carte, oui, une jolie boucle en perspective… quelques centimètres carrés sur le papier, en zone RBI (Réserve Biologique Intégrale) où la main de l’homme n’intervient plus et où la nature reprend ses droits.

Nous rentrons dans le sous-bois et attaquons même par une petite descente vers un grand plateau et là commencent les découvertes florales qui épuisent rapidement les batteries de nos appareils photos : ici le muguet sauvage est en fleur et tapisse avec insolence le bord des sentiers, sachant qu’il est protégé par la réglementation de la réserve. Avec lui, la ronde des fleurs multicolores et odorantes nous invite à la balade. Des gentianes bleues toujours aussi lumineuses cohabitent avec les blanches anémones, les orchis violettes, les pensées, les myosotis, les trolles jaune d’or, quelques bugles pyramidales, les globulaires bleu ciel, et le bois joli, si odorant qu’il nous amène à nous agenouiller devant ses bouquets pour nous enivrer de son parfum subtil. Et plus nous nous avançons dans le sous-bois, dans l’atmosphère fraîchement tempérée par la pluie de la journée précédente, plus nous découvrons de nouvelles espèces que notre guide s’empresse de nous montrer. La mousse sent l’humus et les champignons, mais les quelques-uns qui commencent à pousser ne sont pas les meilleurs et nous les laissons aux limaces.

Nous avançons progressivement par un sentier qui serpente allègrement entre les arbres. Puis nous découvrons un vaste plateau où les arbres se font plus rares et arrivons en aplomb sur le refuge du Play où, dans le silence, nous observons une colonie de marmottes qui profite des rayons du soleil.

Nous descendons au refuge que nous visitons rapidement, puis nous attaquons la montée du pas de Berrièves qui nous délimite l’horizon avec le ciel bleu. Sentier caillouteux, toujours au milieu des fleurs, dont les espèces varient en fonction du terrain et de l’altitude ; des bouquets de narcisses chatouillent nos narines alors que nos papilles commencent à saliver en pensant au casse-croûte qui dort au fond de nos sacs. Plus nous montons, plus le paysage se découvre, jusqu’au bouquet final, l’arrivée au pas, une vue à 360° du plateau de Vassieux, d’un côté, jusqu’aux grands goulets, des chaînes de montagnes à l’horizon et derrière Rocheherbe, le Mont Blanc, les Écrins… un paysage magnifique qui justifie bien tous nos efforts. En dévorant notre casse-croûte on se dit que finalement on commençait à avoir faim et la petite goutte de cynorrhodon ou de rhum arrangé pousse le petit café bien mérité.

Encore une petite pause au soleil et nous reprenons la descente vers une source bien appréciée. Le GPS saura nous faire découvrir un parcours atypique non fréquenté et sauvage qui nous ramènera aux voitures. Les jambes lourdes, la tête vide et le cœur rempli d’émotions et les joues colorées par les rayons de soleil, nous rentrons après 12 km de cette balade, en projetant déjà la destination de la prochaine sortie.

Danièle