Séjour itinérant GP Gd Paradis(29/08-8/09 2024) 4/4
Oct 8, 2024 // By:Philippe // No Comment
Jour 8 : Ref. Tetras Lyre – Ref. Chabod (2710 m)
Tôt ce matin nous quittons le refuge Tetras-Lyre les chaussures encore bien mouillées aux pieds après notre épopée aquatique d’hier. Le ciel est dégagé et les sommets sont saupoudrés de neige fraîche. Nous empruntons rapidement un large sentier joliment pavé et confortable, digne parfois d’une voie romaine, qui serpente dans une forêt de mélèzes. Très forts les italiens pour entretenir les chemins de randonnées ! il faut dire que ce sentier est très fréquenté car il mène à un refuge, l’un des points de départ pour l’ascension du Grand Paradis.
Peu à peu la forêt s’éclaircit pour laisser la place à des pâturages encombrés de rochers : gros blocs ou larges dalles arrondies, striées, polies par les glaciers pendant des millénaires. En chemin quelques marmottes peu farouches, des cascades encore tumultueuses, les va-et-vient d’un hélicoptère ravitailleur qui trouble le silence. Nous arrivons sur l’épaulement glaciaire où se dresse un mât chargé de drapeaux de prières tibétains, nous y prenons un petit en-cas avant d’arriver au refuge Vittorio Emanuele II (2720 m) où certains amis de notre groupe, arrivés un peu plus tôt, nous attendent pour prendre un café. Ici c’est ambiance montagne : piolets, crampons sont « affûtés » par les alpinistes qui se préparent à l’ascension du Grand Paradis. Émotion pour certain(e)s qui l’ont déjà gravi. Mais le but de la journée est le refuge Chabod, pour le rejoindre nous devons contourner la Tête de Montcorvé par un long sentier minéral traversant parfois d’importants chaos rocheux ; il faut être prudents pour passer d’un bloc à l’autre. Ces roches ont un aspect très granuleux et font penser à du granit. Après recherche ce seraient des orthogneiss, roches métamorphiques dérivées du granit, transformé par les déformations alpines, très présentes dans ce massif.
En chemin nous apercevons deux chamois, et rencontrons une dizaine d’ânes affectueux. Au détour du sentier apparaît soudain le Grand Paradis et ses sommets voisins, les glaciers du Laveciau et du Grand Paradis, tous blanchis par la première neige, c’est superbe ! Voici le temps du pique-nique pris sur de larges rochers plats et sous le regard d’une marmotte peu perturbée par notre présence. Une brume épaisse monte de la vallée de Valsavarenche, passant d’un versant à l’autre, jouant à cache-cache avec les sommets (Grand Nomenon, Grivola…). Il commence à faire frais, nous continuons jusqu’à l’important refuge Chabod, ici aussi c’est ambiance montagne. Fort heureusement nous sommes logés dans l’annexe et ne seront pas réveillés par les alpinistes à 4h00 du matin demain. Boissons réconfortantes et douches chaudes éloignent la fatigue. Nous avons encore le temps d’apercevoir aux jumelles la trace des cordées de la journée sur le glacier et des bouquetins en contrebas avant le repas du soir qui s’avère fort bruyant. Vite nous retrouvons le calme de notre dortoir, il faut recharger les batteries pour demain.
10 km pour 940 m de dénivelé positif.
Michèle
Jour 9 : Ref. Chabod – Bien (1660 m)
Dernière nuit en altitude au refuge Chabod (2710 m). Tandis que Bernard est parti pour le sommet du Grand Paradis, le groupe se prépare pour une extension vers le col du Grand Neyron 3230 m. La neige récemment tombée demande un peu d’attention. Deux éclaireurs partent devant mais renoncent à atteindre le col 30 m avant l’arrivée. La neige glacée sur de gros blocs rocheux complique la progression. La prudence nous fait redescendre jusqu’à des pentes douces, bien exposées pour le pique-nique. Toute la journée, nous observons bouquetins et chamois en quantité, assez peu effarouchés.
La descente d’environ 1600 m est un peu appréhendée mais finalement, le profil est modéré et tout se passe sans encombre pour les genoux fragiles. Une blessure sans gravité est cependant à déplorer mais rien de méchant. Le dernier tronçon de 4 km, en grande partie sur la route en fond de vallée est éprouvant. La blessée fera du stop tandis que les autres prennent leur courage à deux pieds. Le rythme est soutenu, les chevaux sentent l’écurie.
Nous terminons cette épopée au camping/hôtel Grivola, notre point de départ, joyeux, un peu fatigués, mais la tête remplie de paysages de haute montagne, bien loin de notre Vercors. Nous ne sommes que rarement descendus en-dessous de 2000 m sur 9 jours. Le spectacle des glaciers, tout proches nous a émerveillé. Un grand merci à notre organisatrice.