2 au 12 sept 2025 : Séjour Mercantour Gd Tour de l’Argentera – J5 et J6
Sep 23, 2025 // By:Monique // No Comment
J5 : Ref de la Cougourde – Ref de Nice 11 km 1100m D+ 800m D-
Face à notre refuge se dresse la Caïre de Cougourde qui nous toise de ces 2921m. Nous voilà tous regroupés pour un départ un peu avant 8H et là une conversation s’engage sur le lever des poules du poulailler tout proche ! qui ne sont pas au RDV, alors est-ce « le loup, le renard ou la belette qui cette nuit, ont festoyé ? » , nous ne saurons pas, car il nous faut enfin partir pour notre nouvelle destination. Nous prenons la direction du très beau lac de Trecolpas et après quelques centaines de mètres, nous apercevons notre 1er chamois de la journée et ce ne sera pas le dernier ! au bout de 45mn le lac se dévoile, dans la lumière du matin. Nous décidons de nous y arrêter un instant, non pas pour une baignade (trop tôt), mais pour une pause photo sur un rocher de la petite île du bout du lac. A chacun leur tour, les Ourses et Ours prennent la pose, pour la photo groupe du jour !
Nous repartons en direction du Pas des Ladres. Si nous tendons l’oreille, nous pouvons distinguer le chant des perdrix bartavelles qui vivent dans cet environnement rocheux. Plus loin nous dérangeons quelques Traquet Motteux qui rebondissent de pierre en pierre.Au Pas des Ladres, petite interrogation sur le chemin à suivre, soit nous empruntons celui recommandé par le guide du refuge de Cougourde, soit nous conservons notre itinéraire prévu. La décision est prise unanimement, de garder le cap en se dirigeant vers le Col de Fenestre et le lac du même nom. Au lac de Fenestre la tentation d’une baignade rafraichissante est trop tentante pour nos inconditionnels (elles). Une nouvelle pause s’impose mais de courte durée.
Pour le pique-nique, nous décidons de nous poser près d’un torrent avec une cascade et une jolie vasque qui inspire 3 autres ourses et ours à faire trempette, dans le plus simple appareil !!! Un Ours qui avait pris l’engagement de se baigner avant la fin du séjour, mais sans en préciser la façon et l’endroit. Pari tenu !
Après une sieste bien méritée, nous remontons en direction du Pas de Mt Colomb, là un passage étroit nous laisse entrevoir une descente vertigineuse. Heureusement au début de la descente, des marches ont été taillées dans la roche, ce qui rassure certains d’entre nous. La descente se poursuit dans de gros blocs rocheux, qui occasionnent quelques déséquilibres. Mais plus de peur que de mal, nous arrivons enfin au barrage de la Barme. Sur la paroi inclinée du barrage, nous remarquons, un chamois acrobatique qui se délecte de sels minéraux, lui au moins n’a pas de problème d’équilibre !!!
Enfin nous apercevons notre refuge de Nice, au-dessus de la retenue d’eau que nous contournons pour y accéder.

Après 1100m de dénivelé + et environ 11km, une bonne bière nous récompense de nos efforts. Pierre
J6 : Ref de Nice – Ref Pagari en 2 options
- Option longue par Pas de la Fous et Pas Agnel : 1100 m D+ et 10 km environ.
Nous sommes quatre Ours sur 13 à opter l’itinéraire le plus long. Direction le Vallon de la Fous, traversée sauvage avec vue sur la cime Asquasciati (3010 m) et la cime de la Fous (2841 m). Nous laissons sur notre droite un torrent au niveau d’un replat. Motivés et déterminés « les grandes pattes » gravissent jusqu’au Pas de la Fous en suivant une vague sente cairnée plus ou moins visible. La montée est raide dans la caillasse ; des pierres de toutes tailles, colorées et marbrées comme un gâteau. Concentrés sur nos pas, on les admire en passant, oubliant presque les passages délicats. Sur notre droite, nous apercevons la cime de la Charnassère (2827 m). C’est une belle montée sportive dans les faces nord du Mercantour Gélas. On atteint un cirque minéral jusqu’au Pas de la Fous avec vue sur la Vallée de Valmasque. Après le passage de bouquetins, un immense cairn nous abrite du vent pour la pause sucrée. Et notre route se poursuit toujours côté France non loin de l’Italie jusqu’au Pas de l’Agnel. En contre-bas, on repère les lacs Gelés (2588 m) notamment le Lac de la Lusière (2621 m), puis nous découvrons du Pas de l’Agnel (2564 m) le Lac de l’Agnel (2431 m) et son barrage.
Il devient un miroir reflétant les rochers et les montagnes qui se dressent autour fièrement. Le rôle du vent forme des auréoles sur l’eau donnant l’impression qu’il pleut. Le soleil joue à cache-cache avec les nuages ; de beaux reflets, c’est magique. Nous sommes dans le Parc National du Mercantour, cœur Terrestre. Avec une vue surprenante, nous voilà transporté ; chacun s’exprime et plonge dans ses souvenirs… Le dominant, nous décidons de poser nos sacs à dos et de partager le pique-nique avant de franchir la frontière. Peu attentif, un ours verse maladroitement le reste de son « Pierrot » sur sa chaussure. Un autre, retrouve par chance un embout de bâton caoutchouc (perdu les jours précédents) et manque de s’empoisonner avec un œuf dur pourri transporté depuis le Diois. La mini sieste est idéale avant de quitter le « Passo dell’Agnel ».
Rapidement en Italie face à une descente bien rocailleuse (gros blocs), nous suivons le balisage d’un trait rouge et blanc + cairns parfois. Le « Lago Bianco dell’Agnel » (2292 m) est vite repéré d’en haut. Deux ours ne résistent pas et se baignent dans une eau claire d’altitude. Le soleil les illumine. Un névé tout au bord ne semble pas les glacer ! Pour tous, un temps ressourçant au milieu de cette grande randonnée d’expert ! Notre journée se poursuit sur un sentier tracé jusqu’au Refuge Pagari situé à 2650 m. De jeunes chamois nous observent ; on ne se lasse pas de s’arrêter pour les admirer chaque jour.
Nous traversons le ruisseau du glacier Pagari et nous nous retrouvons sur une série infinie de lacets. Un hélicoptère et un drone volent au-dessus de nous (un randonneur seul en détresse est recherché). A 2490 m, sur le chemin un écriteau nous interpelle, c’est écrit en Italien ; la traduction en français : « Le papillon ne compte pas les années mais les instants. Cela lui suffit pour sa courte vie ». A l’horizon, on perçoit les moraines, fruits d’anciens glaciers presque éteints (névés assez pentus de la face nord de la cime du Gélas (3143 m) le toit des Alpes Maritimes – sommet frontalier). Quelques mètres au-dessus-de nous, le drapeau Italien apparait et enfin une oasis de paix se dresse sur un promontoire rocheux. Du refuge Pagari construit en pierre et bois, la vue s’étend sur toute la Chaine Alpine : du Monviso (N-NW) au Grand Paradis (N). Un ours (du second groupe – option rando + courte) vient à notre rencontre et il est le bienvenu. Ce soir-là, la lune nous éblouie à la tombée de la nuit. Une randonnée magique et multicolore qui nous a fait voyager dans ce monde minéral et « glacé ». Merci à mes compagnons d’aventure pour leur bienveillance et cette belle échappée ensemble. Christine
- Option courte par Pas de Pagari : 600m D+ 250m D- et 3 km environ.
Vers 21h, au refuge de Nice, notre partie de cartes est interrompue par l’observation d’une éclipse de lune, avec jumelles pour certain-e-s, et accompagnée de nombreux commentaires. Le lendemain matin, le groupe se rassemble. Une Ourse a la mauvaise surprise de constater qu’une personne s’est trompée de chaussures et a pris les siennes. (même marque mais une pointure plus petite). Heureusement, avec les semelles en moins, la randonnée semble possible.Puis le groupe se scinde en 2, 8 ours-es choisissent un itinéraire moins long et avec moins de dénivelé.
Nous quittons le refuge sous un ciel gris blanc, la température est agréable. Le sentier en herbe monte tranquillement jusqu’à 2 lacs, dans lesquels les reflets des montagnes nous invitent à un arrêt photo. Des chamois adultes et jeunes nous accompagnent.
Puis la pente du sentier se raidit, les pierres qui le recouvrent nous obligent à plus de concentration. Pause courte car la température est très fraiche au Pas de Pagari à 2800 m d’altitude, le temps d’un grignotage.La descente s’annonce comme un jeu de piste, à la recherche des cairns et balisage rouge, dans un terrain accidenté, raide et assez technique.
Nous arrivons au refuge de Pagari, refuge niché sur un promontoire à 2650m. Le picnic est pris à l’intérieur pour les plus frileux ou dehors pour les autres. Un café italien, ristretto ou lungo, agrémente la pause repas. Puis les Ours-es se dispersent, sieste, contemplation du paysage minéral, discussion…
Le refuge de Pagari est tenu depuis plus de 30 ans par un gardien à la longue barbe blanche, calme et souriant, seul maitre à bord d’un espace cuisine petit mais bien organisé. Il nous concocte un excellent repas italien préparé avec des produits bio, équitables, accompagné d’un pain maison. Une tarte aux myrtilles maison termine le repas.
Avant de regagner notre sac de couchage, le gardien nous invite à observer le lever de lune, teinte orangée sur la crête des montagnes. Moment magique ! Nadia








