22 septembre 2024 : roc Mazilier

Trois marmottes, deux chamois, quatorze Ours.es au départ, 19 kilomètres parcourus, 1060 m de dénivelé grimpé et descendu, sept heures et demie de marche effective.
La pluie annoncée, quelques gouttelettes inoffensives en définitive, une fraîcheur parfaite pour marcher, un vent vivifiant après le pique-nique, la douceur enveloppante de la forêt au retour.

Au départ de Fournaire, la troupe emprunte la piste pour se mettre en jambes jusqu’au Château, commence à s’élever en longs lacets pour atteindre les Gravelles. Une pause pour chercher et trouver les chamois, un, puis deux, des jeunes qui traversent le pierrier.

La montée jusqu’au pas de Chabrinel (1621 m) s’effectue en file indienne, puis le groupe se reconstitue, laisse la cabane de Pré Peyret et se dirige vers la plaine de Queyrie. Le paysage s’ouvre, devant, derrière, le sentier est délicieux, les marmottes grasses à souhait se dandinent dans les prés encore verts. La plaine se découvre, majestueuse, l’arbre taillé, le sentiment de permanence, de tranquillité, une idée du paradis, s’il existe, sur terre.

La randonnée continue, le sommet est là, tout près, le roc Mazilier, 1949 m. Le groupe s’étire, chacun cherche une trajectoire, monte à son rythme, arrive et se délecte de la vue : le plateau dans toute sa splendeur, sa grandeur, à perte de vue, et voilà les petits ours, se nichant dans la roche, faisant corps avec le Vercors, face au Grand Veymont, imposant son bloc strié, lumineux dans cette ambiance nuageuse. Il capte les regards et ne les lâche que pour laisser les Ours plonger dans leurs gamelles, après s’être bien couverts, polaire, bonnets et gants, il ne reste que la cape de pluie au fond du sac.

Un vent vif fouette les Ours.es quand ils repartent. Ils s’arrêtent pour célébrer l’Arbre, le cajoler, lui parler, l’examiner sous toutes ses blessures, le laisser derrière et reprendre la traversée, face à la Dent, les rochers de Plautret, le rocher Carré, le roc de Peyrole, le relief qui domine Die. Les conditions parfaites, le désir de continuer encore cette journée, vers le Pison ? oui ! Les Ours.ses suivent le GR 91-93, bifurquent et descendent, en contournant le gouffre, vers la cabane du Pison, enchaînent avec les « quarante », lacets pour retrouver le Château et sa claire fontaine.

Insatiables, infatigables, pleins de l’énergie tellurique, et gonflés d’air pur, les ours.es se sont amusé.e.s, les rires ont fusé et diffusé un parfum de bien être, au bon goût d’être ensemble. Une première journée d’automne extraordinaire, sous la houlette du guide du jour les yeux pétillants d’avoir accompagné cette troupe joyeuse sur ce parcours magique.

Eric

Photos Claude-Marie, Eric et Valérie