4 août 2024 : la troisième Arche
Août 5, 2024 // By:Patrick Michallat // No Comment
4 août, 8:10, 10 Ours.es, parité respectée, au départ sur la petite route qui mène au vallon de Combeau.
Sans tarder, ils cheminent vers le Pas des Ampes, une montée facile dans une fraîcheur inattendue, les petites polaires sont de mises, le vent de la partie. Très vite, les corps s’adaptent et grimpent jusqu’au Pas, la lumière matinale voile le Rocher de Combeau, les pierriers traversés brillent en orange sous le ciel bleu.
Ensuite l’affaire se complique et la descente dans la Combe du Coureau mobilise les jambes, les bâtons et l’attention, les pierres roulent. Les Ours.es dévalent ensuite dans le ravin du Couron. L’aventure dans les pierriers continue. Entre glissades et passages délicats, traversées périlleuses, la troupe, arrivée à la fin de la difficulté, descend, prudente, le long de la falaise pour atteindre, en contrebas, la trouée de lumière matérialisée par l’Arche. Repérée en 2008 depuis les deux autres arches situées sur l’autre versant du cirque d’Archiane, elle est nommée la « Troisième arche ». C’est la plus grande du Vercors avec près de 20 m d’envergure et 8 m de hauteur. Insatiables, les Ours.es multiplient les points de vue et les photographies.
La remontée est tout aussi ardue pour rejoindre la Combe du Coureau.
Il faut à nouveau escalader des pierriers, 2 chamois en contrebas filent avec une aisance à rendre jaloux les Ours.es pourtant vaillant.es, puis monter dans un couloir herbeux au bord d’un nouveau pierrier. Pierrier qui oblige à rappeler la règle sur ce terrain dangereux, être loin devant accentue le risque d’envoyer une pierre en contrebas au risque de blesser un randonneur. Rester groupés limite la vitesse des projectiles et permet d’avertir dans de bonnes conditions les suivants.
L’arrivée au sommet est un soulagement. Le groupe peut enfin souffler, pique-niquer et s’offrir dans l’ombre généreuse des conifères, un repos bienvenu.
Le choix du Pas de la Plane pour redescendre s’avère audacieux. La recherche de la trajectoire pour l’atteindre est aléatoire, entre calculs d’azimut et observations sur le terrain, la troupe avance en zig zag, rejoint le Marichaume, longe le vallon, remonte presque jusqu’au Pas du Gris, ne renonce pas et finit, en suivant la falaise par trouver le gros cairn indiquant, enfin, le Pas.
La dernière descente s’effectue dans le silence, les corps sont fatigués, les pieds brûlants, les jambes écorchées, les têtes éprouvées par la longueur de l’effort, l’idée de la bière puis de la douche à venir, ramènent les sourires et la vue de la route en contrebas, contrairement à l’habitude, s’avère réjouissante.
La comparaison des dénivelés et longueurs du trajet rend son verdict : 1050 m et 12,5 km. Ce qui, ainsi noté, ne rend pas compte de l’effort ressenti, les ours.es intrépides du jour, qui en ont plein leurs grandes pattes, considèrent que la durée doit être ajoutée, 7 heures et demi de marche effective. L’absence de balisage,
la difficulté du terrain, les temps d’arrêts pour se soigner et se repérer, rendent la journée mémorable. Autour de la bière sous les arbres, rafraîchis par une douce brise, ils sont ravis d’avoir vu l’Arche, mais ne projettent pas d’y retourner de sitôt.
Éric