1er décembre 2024 : le Pestel

Treize Ours.es vaillants.es au départ de Romeyer pour une randonnée dite difficile, il y aurait des chutes de pierres, besoin d’un casque… Le guide du jour rassure les inquiets, son trajet est sans risques. En attendant, le froid pique, le sol est glacé, la gelée blanche nimbe la végétation, c’est l’heure des bonnets et gants pour entamer la montée jusqu’au col de Ménil, en longeant le ravin de Bonne Combe.

Une courte pause et l’attention se focalise sur le discret balisage jaune et les quelques minuscules cairns qui indiquent la voie à suivre pour tracer droit dans la pente. La chandelle est en point de mire. Ce cylindre de pierre, haut de 265 m, dont la tête repose délicatement sur la falaise, le fameux Pestel. Les Ours.es s’installent et multiplient les photos souvenirs de leur passage à ce point mythique. Il leur est ensuite difficile de quitter cette fente traversée par le bleu limpide du premier ciel de décembre. Ils s’arrêtent un peu plus loin pour pique-niquer en sécurité. Ils se fondent dans la paysage, ils sont dans la montagne et la montagne est en eux. Enchantés par cette alliance avec leur environnement, ils se délectent des sucreries et alcools du jour.

La journée est trop courte pour une sieste. Ils repartent, traversent le grand pierrier, s’imprègnent encore et encore des roches et anfractuosités : l’arche romane, les alvéoles creusées par l’érosion. Ils finissent par retrouver la forêt, le sentier facile, le comptoir à moutons. Un gypaète « c’est chouette » leur offre un numéro de haute voltige, une danse céleste et circulaire.

La descente les conduit à la pierre des sacrifices, et bientôt ils retrouvent le col de Ménil. Ils choisissent le Bichon pour profiter des derniers rayons du soleil. Une pause à la cabane du Ménil, charmante bicoque de pierre et bois. Plus le temps de s’attarder, la montagne va bientôt tirer le rideau, ils descendent jusqu’au gué, se retournent encore pour profiter du dernier éclairage.
Ce voyage inoubliable a duré 8 heures, sur 15 kilomètres et 1300 m de dénivelé.

Éric