2 novembre 2021 : étirements avant rotation

Les Ours de Glandasse, qui s’intéressent à la vie et notamment à la vie de leur cité et de leurs villages, ont été interpellés par l’annonce du Bureau des événements techniques singuliers, petite équipe de 4 personnes chargée de nous accompagner lors de la prochaine rotation annoncée de Die, sur son pourtour, dans la nuit du 4 au 5 novembre à 3h57 (à cette heure-là, en principe, les Ours dorment comme la plupart du sommeil du juste). Il semble que le long de la Meyrosse d’autres petites zones subissent cette même rotation. Un événement singulier qui se produirait tous les mille ans…
Alors, certes, les Ours de Glandasse sont une très vieille association, 100 ans en 2027, mais vers 1021 nous n’étions point présents. Ni archives, ni témoignages, ni traces. Dommage.

Cependant, comme il est question de « masses semi-liquides souterraines du Meyrosse », de « zones qui se recouvrent », d’« espaces vides », de « glissement des surfaces », nous avons décidé de mobiliser les forces vives de notre association et nos compétences pour contribuer à une rotation singulière mais réussie.
Nous disposons en effet d’un spécialiste reconnu des liquides qui se rencontrent et macèrent, peut-être pas pendant mille ans, mais suffisamment pour favoriser la cohabitation et les rencontres.
Sans oublier d’autres membres éminents de notre association amateurs de divers liquides semi-consistants et colorés susceptibles d’induire des mouvements rotatoires, plus tard, dans nos têtes.
Nous avons en un autre temps pratiqué la spéléologie et l’escalade, nous parcourons toute sorte d’espaces de découverte et de partage : les variations de profondeurs du toit de la couche de substratum calcaire, les parois mouvantes et friables, les lapiaz, les failles, les scialets, nous connaissons et cela peut être utile en l’occurrence. Certains Ours ne s’enfuient pas en courant lorsque l’on parle de « substratum calcaire », ni de « transfert de points de repères »… Ne sommes-nous pas habitués à lire les lignes de terrain, à fixer des repères, à marquer le Nord, à naviguer au gps dans la brume, à étudier les courbes de niveau, à suivre des traces même lorsqu’elles se perdent, à donner le nom latin des orchidées (pour certains d’entre nous)…

De même qu’avant un effort physique certains parmi nous pratiquent des étirements, nous avons décidé d’agiter nos neurones et de les confronter avant cette rotation. Les artistes, d’ailleurs, questionnent eux aussi la zone de frottement-rotation entre réel et imaginaire sur certaines Aires, pour un éclairage singulier autour de notre monde singulier. Côté Cour, côté Jardin, allez tournez manège !

Au lendemain de ladite rotation, nous prendrons notre premier pot amical, l’esprit libéré, dans la ville de demain, par le truchement, pourquoi pas, de breuvages fruités et parfumés, de masses liquides diverses et variées, qui auront tourné d’un angle de 38°6 Est. Notre tanière étant située un peu en-dessous des remparts hauts de la ville, non loin de la porte Saint-Marcel, en plein dans la zone de rotation, espérons que nous n’aurons pas de difficultés à la rejoindre, intacte et toujours familière, malgré ce petit mouvement singulier. Depuis 94 ans que des générations d’amoureux de la montagne viennent se poser dans cet antre après avoir franchi un escalier raide, l’ombre toujours présente de nos grands anciens sera, nous en sommes sûrs, toujours bienveillante malgré ce petit tour de vis d’une trentaine de degrés… Ils ne nous en voudront pas, sans doute.
Et si notre Bureau des événements techniques singuliers a besoin de nos oreilles d’Ursidés pour recevoir le bilan de la rotation, ce sera avec plaisir.

Quelques Ours de Glandasse, 2 novembre 2021