26 novembre 2023 : de Creyers à Reychas

La météo de ce dimanche d’automne, ensoleillée mais froide et venteuse, avait incité notre animateur du jour à choisir un lieu propice à l’abri des morsures cruelles de la bise.
Nous étions donc vingt ourses et ours motivés à nous retrouver au parking de Meyrosse puis à mettre le cap sur les gorges des Gats, tournant de Vachères.
Sans préliminaires et tous bien couverts, nous attaquons par une montée raide en lacets qui nous fait vite gagner en altitude. La pente se fait ensuite moins sévère et nous continuons sur ce joli et étroit chemin des baumes, tous à la queue leu leu, encore peu bavards, profitant régulièrement de la vue aérienne sur les gorges  aux couleurs chaudes d’automne en contrebas.

Nous ne tardons guère ensuite à rejoindre une large piste forestière en même temps que le soleil. La troupe devient alors un peu plus loquace et c’est ainsi que nous atteignons le hameau de l’Église pour une pause bienvenue. Déserté depuis 1936, il a abrité des chantiers de jeunesse entre 1941 et 1943 comme en témoignent les jolies fresques murales de la petite église, réalisées à cette époque.

                                                            

La cohorte reprend ensuite son cheminement tranquille à flanc de montagne par l’étroit chemin des Gardes, entre ombre et soleil, vite rejointe par une ourse ayant quelque peu cafouillé dans le lieu de rendez-vous… La bise se manifeste parfois mais jamais de façon trop sensible et donne raison à notre
guide moustachu du jour quant au choix de l’itinéraire… Bientôt apparaît le hameau de Reychas, joliment restauré et dominé par le pic de l’Aigle, où nous faisons halte pour un pique-nique ensoleillé.

La vue sur les sommets environnants est splendide, le soleil nous réchauffe affectueusement, nos fournisseurs habituels en vin d’orange et de sureau se manifestent petite flasque à la main, la vie est belle, nous ne laisserions notre place à personne…

Mais il faut bien songer au retour, nous rejoignons le chemin des Baumes qui nous fait gentiment perdre de l’altitude. Le descente est joyeuse, quelques éclats de rire fusent çà et là, nous longeons d’énormes dalles rocheuses aux allures de pachydermes dans l’imagination d’une ourse, une autre est secourue par deux mâles bienveillants lors d’un passage délicat, plus loin des volatiles nécrophages fréquents dans le Diois paradent en ronde dans l’azur…

                     

 

Quelques éclats de rire plus tard, nous retrouvons nos véhicules par les mêmes lacets qu’à l’aller, pour une superbe randonnée de 12,5 km et 500 mètres de dénivelé positif environ.
Sur le trajet du retour, une ourse lâchera rêveusement cette sentence momentanément prise phonétiquement et fièrement pour eux par les deux gars du véhicule : « C’est beau les Gats ! »

Pascal