3 septembre 2023 : les carrières romaines

Categories: Rando loisir.

Sep 5, 2023 // By:Valérie Rochette // No Comment

La plaine de Queyrie, les carrières romaines, l’arbre taillé

Quinze Ours.es au départ parking de Beure, un grand classique pour cette première après l’août.

Une randonnée, comme un voyage, un territoire (presque) secret. Les ours.es émettent le souhait de ne pas divulguer son existence. Il a un caractère sacré, la rencontre entre les romains et les indiens dans la savane africaine, un monde parfait, à préserver. Cette plaine de Queyrie, sauvage et civilisée, perdue et accessible, où l’histoire se mélange avec la géographie, entre le Grand Veymont au nord et la dent de Die au sud, les deux emblèmes des Ours.es de Glandasse.

Le mystère des carrières : leur existence est incontestable, les ours.es les ont foulées du pied et touchées du doigt et pourtant pourquoi n’a-t-on retrouvé à ce jour aucun monument créé avec de telles colonnes dans la cité même de Die ? Comment ces hommes faisaient-ils pour descendre ces blocs de plusieurs tonnes à travers le très accidenté Pas de Chabrinel ?  Pourquoi la carrière semble avoir été abandonnée dans l’urgence ?

Et l’arbre taillé. Seul, au milieu de la plaine. Sa présence insolite attire les Ours.ses irrésistiblement. Ils savent qu’il est le vestige d’une ancienne forêt, que les bûcherons l’ont épargné et taillé pour qu’il serve de repère sur ce plateau calcaire battu par les vents et la neige.
Il a pris un statut particulier, c’est un personnage autour duquel les Ours.es se rassemblent. Ils lui parlent, l’embrassent, le caressent, posent leur tête contre son tronc blessé. Ils font partie du même monde, celui du « peuple debout » (les amérindiens ont le même mot pour parler des humains et des arbres, ils les appellent « le peuple debout »).
Ils laissent libre cours à leur imagination, en cercle autour de l’Arbre, des indiens, des romains, des Huns, un troupeau d’éléphants, chacun décrit sa vision dans ce décor en Cinémascope.

En reprenant le chemin dans l’autre sens, les langues se délient, elles parlent de tout et de rien, de vacances, de projets, on se rapproche ou s’éloigne, on évoque la lune et Nostradamus, la relativité et le ski de randonnée. Il est aussi question, souvent, de racines, de territoire, d’attachement…
Les Ours.es s’arrêtent à la cabane de Pré Peyret, y entrent, s’y s’assoient, prennent en photo le poêle, évaluent le nombre de couchages, s’y projettent, une envie de s’installer, de rester là, ils vérifient l’issue de secours, apprécient le travail de rénovation, la gouttière, puis referment et  repartent.
Dans les herbes hautes et séchées, un air de savane, les ours.es, serpentent en file indienne, et les premières colchiques dans les prés fleurissent, fleurissent, colchiques dans les prés, c’est la fin de l’été.

Étonné.e.s par la distance parcourue (plus de 18 km) et par le dénivelé (650 m), ils reprennent la route et retournent dans l’autre monde, celui des tables à l’ombre et de la bière fraîche. Ils remercient l’animateur du jour, soucieux de ses ouailles, attentif à leur fatigue, attentionné avec ses petits gâteaux aux noix et la goutte de génépi, et s’éparpillent dans le Diois.

Eric

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