6 août 2023 : lac du Lauzon

Lac du Lauzon, Col de Charnier, Col de La Croix 

La météo automnale ne décourage pas les treize ours.es, partant.e.s  pour l’aventure, à sept-heures trente tapantes. Les hésitations de l’animateur n’ont pas raison de leur désir de gambader sur les sommets.

Au départ, les ours.es longent le ravin du Fleyard jusqu’à la cabane du même nom. Une montée âpre et sèche, chaque ours.e s’installe dans son rythme et suit plus ou moins les balises jaunes. La voie juste n’existe pas, le doute non plus, c’est là haut, cette ligne qui marque la cuvette dans laquelle se trouve le Lac du Lauzon. Les ours.es ne s’attardent pas, ils reprennent le chemin vers le Col de Charnier. Un arrêt à la grotte, un trou vers les entrailles et l’arrivée au point culminant de la randonnée (2103 m). Ils redescendent pour s’éloigner du vent qui souffle en rafales, trouver un creux à l’abri du courant d’air qui ne leur laisse aucun répit. Le Rocher Rond (2453 m) joue à cache-cache, se masque et se découvre. Les ours.es s’amusent  dans la descente jusqu’au Col de La Croix Haute (1497 m) et se remettent en ordre de marche derrière le guide du jour pour terminer la randonnée.

Et les fleurs ? Ceux qui connaissent tous les noms, et ceux qui n’en connaissent aucun, voient-ils la même prairie ? Le sage répond : qu’importe, les fleurs ne connaissent pas leur nom. Un écho traverse le temps « La rose est sans pourquoi ».

Et les cailloux ?  Ils sont partout, frôlés, bousculés, heurtés, indifférents. Une forme, une couleur attire le regard, et le désir d’en emporter s’empare d’une ourse, elle ramasse deux éclats de Terre, et repart avec son bout de Vercors en miniature dans le sac. 

Et les chamois ? Un, deux, trois, quatre. Repérés, contre la falaise, se confondant dans l’ombre avec les rares arbustes bleutés. La magie de leurs déplacements dans la pente vertigineuse, souplesse, vitesse, précision du pas, les ours.es  en rêvent en secret. 

        

Et les noix ? Pour toutes les occasions, en coupe-faim à la pause grillées, à 180° dix minutes (pas plus), en vin à l’apéritif, en petits gâteaux (en forme de rocher) au dessert.

Et les vautours ? Ils  tournent dans le ciel gris, transpercent le brouillard et dessinent leur silhouette sombre dans les ocres lumineux des pierriers.

Et le lac ? Une tache vert sombre, dans les herbes hautes rendues folles par le vent. 

Et les tritons ?  Noirs et brillants, ils nagent, agiles dans l’eau boueuse. 

Et le vent ? Le maître des lieux ce dimanche d’été, soufflant à tout va, cisaillant les doigts, se glissant dans les interstices, poussant, tirant, secouant les  ours.es dans tous les sens. 

Et la limonade ?  En plein soleil, sur une grande table, elle marque le retour dans l’été. Les langues ont repris le pouvoir sur les jambes, elles racontent les fois passées, prévoient les prochaines, inscrivent dans la mémoire des ours.es cette belle journée.  

Distance : 9 km ; dénivelé : 930 m.

Éric