9 avril 2023 : le Luzet, Le Chauvet, Tête Vieille

Treize Ours.e.s au départ. Ils ont commencé par traverser le minuscule village du Pilhon avant d’entamer la montée, ils ont hésité un instant puis trouvé leur voie. La troupe était d’humeur joyeuse, le pas dynamique. Ils sont rapidement sortis de la piste pour emprunter un sentier serpentant dans la forêt. La côte pour accéder au premier sommet était sèche, ils marchaient alors éparpillés, dessinant un maillage subtil dans l’herbe rase. Ils se sont extasiés au sommet, détaillant les monts et collines qui dessinaient le paysage, les sommets blancs et les aiguilles noires attisant leurs désirs d’une prochaine fois. Ils avançaient maintenant à découvert, suivant la frêle barrière des pâturages. La marche était facile, le pas ondulait en suivant les douces variations du terrain.

En passant, ils ont touché la petite croix du Luzet, penchée sur son cairn. Ils sont ensuite descendus dans un pierrier, les cailloux s’entrechoquaient dans un concert cristallin de verre brisé. Ils se sont engagés dans une montée au bord d’une arête au milieu des buis, le pas plus lourd et le souffle plus court. Ils ont atteint un remblai devant deux grottes. Ils ont hésité, ici ou plus loin pour se poser et grignoter ? Deux arguments ont emporté l’adhésion, le premier avait déjà orienté le jugement « continuer la montée après manger n’est pas souhaitable », le groupe fut complètement convaincu après le deuxième « impossible de faire la sieste ici ». Une fois franchie la dernière côte, l’installation sur le Chauvet n’a pas tardé, la première ourse arrivée s’est assise et les autres l’ont entourée. La Chartreuse verte en digestif et les œufs au chocolat ont amené les ours.es, paisiblement allongé.es, à scruter les cieux. L’aigle, les vautours, une voile, un avion dont la destination a été âprement discutée, puis un phénomène optique a retenu l’attention de tous ceux qui n’avaient pas encore fermé les yeux pour s’abandonner à un mini roupillon.

Une zone irisée, un arc en ciel horizontal, fut d’abord identifié comme aphélie, puis requalifié en parélie, pour terminer en halo, qui, bien qu’un peu décevant, semblait décrire plus strictement le phénomène observé. Les ours.es se sont ensuite relevés et la descente a commencé en douceur avant de devenir plus technique. Sur le retour, ils se sont arrêtés à Beaurières pour boire une bière, parce que ça rimait.

Dans des verres en plastique, sous un soleil radieux, autour d’une des grandes tables rectangulaires alignées contre le terrain de boules qui accueillait un concours de pétanque, les ours.es ont siroté leur boisson fraîche en papotant sur les boulistes et le chien du voisin. Plus ils ont rapporté les verres et les bouteilles, ont promis à la dame charmante de la buvette de revenir et ont repris leur route. Une grande journée de vacances, un beau dimanche de Pâques, 900 mètres d’élévation, 14 km de chemin.

Eric

 

Merci aux photographes du jour : Eric, Jean-Pierre