19 février 2023 : le Mayor (1505 m)

Ce dimanche, les ours.e.s se sont retrouvé.e.s sur le parking de la Meyrosse, dans le brouillard et sous une température négative. Ils forment spontanément un cercle coloré sur le bitume, se saluent, se sourient.

Au départ des Gallands, ils sont 16. Le ciel est limpide. Ils s’engagent sur le chemin verglacé, c’est la dernière trace de l’hiver, la journée sera printanière. Les ours.e.s de Glandasse marchent… et parlent. C’est ce qui les distingue de l’espèce commune. Quand le chemin est large et plat, ils papotent à tout va, quand la pente s’affirme ou que le sentier devient riquiqui ils se taisent… presque.

Ce matin, la troupe joyeuse s’engage dans la forêt et monte jusqu’au Col Régnier, la température s’élève, les doudounes, gants et bonnets se retirent. Les ours.e.s empruntent alors un sentier en balcon, peu fréquenté, semé d’embûches, face à la Grésière. Ils attaquent ensuite la montée sèche jusqu’au Mayor et, sans palabrer, s’installent sur la crête pour piquer-niquer.

 

Chaque ours.e choisit sa vue pour se poser, c’est un 380 degrés (les 360 bien connus des mathématiciens auxquels les grandes pattes ont ajouté 20 degrés supplémentaires, permettant de mieux appréhender la vision panoramique et le plaisir ressenti au sommet).

Plus l’ours de Glandasse s’enfonce dans la montagne, plus il parle d’elle. Au sommet, il sort sa carte pour toucher du doigt ce que son pied a foulé. Puis les sacs remontent sur les épaules, les ours.e.s commencent à redescendre ou à remonter. L’ours de Glandasse se fond dans le paysage, il en fait partie.

La troupe (jamais un troupeau) retrouve la forêt, contournant la barre rocheuse, pour atteindre le col de la Selle.

L’ours de Glandasse est intrépide. Il n’hésite pas à prolonger son parcours pour atteindre les 1000 mètres de dénivelé et se voit récompensé, ce jour, par une vue époustouflante à la Serre Chanuit. Il aime nommer les sommets, détailler les vallons, distinguer les pics et les gorges, reconnaître les sentiers, il aime son territoire. En descente, quand le chemin est large et raide, l’ours.e dévale en s’amusant. Arrivé au Col de Pinet, le groupe rejoint le GR en balcon pour une grande traversée restée à l’ombre. Il a retrouvé sa configuration favorite, la guirlande.

Le minuscule tunnel perché dans la falaise retient les ours.e.s pour une séance ludique de photographies, bien serré.e.s contre la paroi. Dans les derniers mètres, les ours de Glandasse redeviennent des humains comme les autres, la boue se colle à leurs pattes arrières et, arrivés sur l’asphalte, ils doivent se poser sur un banc pour décrotter leurs semelles.

Ils reprennent ensuite la route de Die, ravis, après avoir comparé les distances et le dénivelé enregistrés par leurs différentes applications, un consensus se dégage autour de 14 km et 1000 m. Eric

 

 

Photos de Eric, Philippe, et René