17 mars 2024 : rocher de Combeau

Mar 22, 2024 // By:Philippe // No Comment

Sept Ours•es au départ route du col de Menée, un sentier facile qui monte régulièrement, traverse la forêt.
Sur le chemin une source et, en contrebas, une cabane. Elle abrite un ancien alambic, machine à remonter
le temps, témoin silencieux des champs de lavande disparus, de l’agriculture et de l’élevage, des hameaux d’antan ; la ruine de Côte Chèvre, un peu plus loin, renforce l’effet.
Les Ours•es filent au jugé vers le col de Menée pour rejoindre la crête de Grande Leirie et la longent jusqu’au col de la Lauzette.

Il visent ensuite le Serre de Beaupuy, s’engagent dans la neige tout droit pour monter. Le pied s’enfonce jusqu’au mollet, les premiers sont à
la peine, les suivants aussi, la neige est lourde et la trace à inventer.

Après le pique-nique et une sieste en pointillés, la petite troupe rejoint le col de Côte Chèvre. Destination suivante, le Rocher de Combeau, l’emblématique éperon calcaire. Les Ours•es serpentent sur le minuscule sentier, ressentant la vibration du rocher au fur et à mesure de leur avancée. Ils s’arrêtent devant le vide, découvrant la Tour Jaune, l’érosion fantastique, démesurée.
Ils redescendent par un joli chemin cairné et balisé de petits panneaux en bois
« rocher de Combeau » avant de repasser devant la ruine et l’alambic, la boucle
est bouclée.

Connaître, comparer, confronter, par là, oui, je connais, par là non, et par là c’est où ? Les Ours.es, à chaque intersection confrontent et mutualisent leurs connaissances du terrain. C’est une conversation de la plus haute importance, essentielle et probablement une des plus archaïques, se souvenir des chemins, des sources, des accès, des dangers, les partager et les transmettre. C’est la poursuite, depuis la nuit des temps, de l’exploration du territoire, de sa mise en mémoire, agrandir, préciser sa cartographie mentale, s’attacher aux détails pour se repérer, aujourd’hui et les fois prochaines, le petit panneau, la marque rouge, le cairn…

Dans la marche, ce ne sont pas les chiffres qui comptent, 14 kilomètres et 940 mètres de dénivelé ce jour, mais l’immensité des paysages, les variations de la lumière, les changements de couleur, c’est de toucher du pied et de lœil la beauté du monde, traverser l’espace en suspendant le temps. Le soleil donne la direction, l’heure, indique même le sens du vent, ce dimanche, le voile nuageux traversait l’astre solaire vers le sud.

Éric

Photos Éric

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