3 décembre 2023 : la Pyramide et le Duffre 

Quelle belle journée ! Soleil, neige, lumière, tout était au rendez-vous, les arbres givrés, les herbes figées, les branches empesées, le blanc qui tire sur le bleu dans l’ombre, le ciel qui joue sa partition sans fausse note, le pas qui crisse, le sol gelé, dur à pierre fendre.
Au départ, Le Cheylard, 13 Ours.e.s (11 habitué.e.s et deux Oursons, un argentin et une allemande). Une montée régulière jusqu’au col du Charron. Le paysage se découvre et le soleil s’installe. La troupe dessine une guirlande pour suivre la ligne de crête de la montagne de l’Aup. Une montée sèche pour arriver à la Pyramide, sommet des pistes fantômes.

[L’ouverture de la station de Valdrôme a lieu en 1985, quatre remontées mécaniques, une cinquième est installée en 1986. En 2014 le téléski de la Pyramide est démonté (il n’est plus utilisé en raison du manque de neige). En juillet 2015 la décision est prise d’arrêter la station. En 2018, le téléski Bambi est démonté pour être installé à Lus-la-Jarjatte].

Après le pique-nique, le guide propose un « rallongi », pour viser le point le plus haut, à portée de pied, il obtient le consentement de tous et le groupe s’élance droit dans la pente pour atteindre Le Duffre (1760 m).

La descente s’effectue tout en douceur, par le bois du Milieu, puis le long du téléski du Propon.
Les Ours.e.s traversent la station de Valdrôme avant de poursuivre sur des sentiers plus ou moins bien tracés dans les Grésières. Restera un ruisseau tumultueux à traverser, chacun choisissant son passage (les pieds touchent l’eau, parfois la chaussure entière) avant de retrouver la route. C’est la distribution attendue des Figolu qui marque la fin de la partie.

Le blanc a occupé les conversations. Les mots ne manquent pas, givre, neige, verglas, gelée blanche, rosée blanche… pour détailler, expliquer la magie apparente des phénomènes observés. Le silence s’est souvent installé pour laisser la place à la pure sensation. Les arbres et les panneaux givrés, les plaques de verglas (au moins deux glissades avérées), la rosée blanche sur l’herbe. Ce qui a parlé aussi, c’est l’humain, son visage (rougi par le froid). Les mots, les pas, le silence entre les deux.
13 km et quelques flocons, plus de 1000 mètres de dénivelé.

Éric