Séjour en Ubaye (2 au 8 juillet 2021) 1/2
Juil 22, 2021 // By:Philippe // No Comment
Notre séjour débute en fait la veille de notre première randonnée par un pique-nique et une baignade dans le plan d’eau de Jausiers, village qui nous accueille pour nos trois premières nuits au Gîte de l’Ardoisière, très confortable, et où nous apprécions particulièrement l’accueil de Florence et Olivier. Nous avions programmé pour le lendemain la montée à la Grande Séolane, magnifique sommet à plus de 3000m, malheureusement la route du col d’Allos est coupée par un éboulement, on ne peut atteindre notre point de départ.
Randos en étoile autour de Jausiers
Jour 1 : le Chapeau de Gendarme (2682 m)
Après un lever matinal et un copieux petit-déjeuner, 14 Ours encore un peu ensommeillés font route vers le Super-Sauze, au dessus de Barcelonnette. Ils y retrouvent Christine, une Ourse locale qui nous accompagne pour la journée, et qui nous offrira l’apéritif du soir dans son jardin de Barcelonnette.
Une piste dans les mélèzes nous sert d’échauffement et nous atteignons la base du « Chapeau » où nous attendent quelques bouquetins. De ce point, un chemin monte directement au sommet, mais trop facile pour nos Ours en quête d’aventure, nous contournons donc notre sommet pour basculer côté nord ; quelques marmottes jouent à cache-cache avec les photographes et un troupeau de bouquetins nous trouvant un peu bruyants s’en va tranquillement paître un peu plus loin.
De gros nuages nous survolent, il ne faut pas traîner, on attaque donc la face nord du Chapeau de Gendarme, ça grimpe, ça glisse un peu, on met les mains… et on arrive au sommet. Le soleil revient et on squatte le sommet pour le pique-nique.
Après un tour des sommets environnants, il faut penser au retour ; après une courte descente, on remonte au col de Gyp qui nous conduit dans un magnifique petit vallon sauvage, pâturage fleuri qui invite à la sieste et enfin dernière remontée au col de Fours pour rebasculer du bon côté.
Descente éprouvante sur une piste caillouteuse qui se termine à la « cabane à Jo » où nous trouvons réconfort dans diverses boissons rafraîchissantes.
Il reste 30 mn de descente pour retrouver les voitures. 13 km pour 1100 m de dénivelé positif.
Jour 2 : petit tour au lac Verdet et pas de Toureis
Les prévisions météo pessimistes d’hier soir se vérifient, nous nous réveillons sous un ciel chargé. La randonnée prévue aux « Trois Serrières » est remplacée par un balade plus courte. Nous laissons les voitures à quelques km sous le col de Restefond.
Les premières gouttes nous contraignent à enfiler les vestes gore-tex ; un Ours, original, déploie son parapluie. La montée à travers les alpages en direction du pas de Toureis nous permet de découvrir le très joli lac de Verdet où plonge encore un névé.
Un peu plus haut, nous atteignons le pas à 2674 m, dont la couleur rouge de la terre est ravivée par la pluie. Le regard plonge côté italien, la vue est superbe malgré le ciel bien gris. La tentation est grande de poursuivre par les crêtes mais la pluie s’intensifie et la prudence nous incite à rejoindre les voitures. C’est bien humides que nous retournons à notre hébergement pour partager des pizzas au sec.
L’après midi se passe au gré des envies de chacun : repos, courses, cinéma, visite de Barcelonnette… Le soleil, de retour, nous permet de savourer une bière en terrasse, moment de convivialité précieux après ces mois de privations.
Jour 3 : escapade Italienne au Monte Scaletta (2840 m)
Les 14 Ours arrivent de bonne heure au col de Larche (1991 m). Nous partons sur un sentier bordé de hautes herbes saturées de rosée, pas de bruits sinon quelques bêlements, les petites cascades du torrent et les alouettes qui s’en donnent à cœur joie.
Nous remontons le vallon de l’Oronaye jusqu’à une borne frontière au milieu d’un immense pâturage, pas de douaniers, pas de certificats de vaccination à présenter. La vraie montée commence, assez raide, nous passons à côté de fortifications/casernes en ruines, des km de fils barbelés rouillés jonchent le sol.
Après une rude montée dans la caillasse, nous passons par un petit tunnel creusé par des soldats Italiens, les pauvres, ils ont dû se geler les cacahuètes à cette altitude, guetter l’ennemi, s’ennuyer là où il n’y a rien à faire, juste une vue magnifique à admirer depuis là-haut !
La suite se corse, toujours bien raide et caillouteuse, jusqu’au sommet du Monte Scaletta avec son petit bunker sommital en ruine. Un peu à l’abri du vent après nos 4 h de marche nous passons au préalable à un apéro de rhum arrangé de contrebande. Une fois nos forces reprises, c’est une descente tout en équilibre qui se présente avec quelques pas délicats et des mains courantes en chaînes d’acier.
Suit un sentier étroit où il ne faut pas s’endormir avec vue sur les trois lacs de Roburent en contrebas. Encore quelques longueurs à flanc entre d’impressionnantes colonnes de roche instables qui semblent prêtes à s’écrouler à la première occasion. Une petite remontée nous amène au magnifique lac supérieur de Roburent où nous faisons une pause au soleil et malgré le vent deux Ours/es en profitent pour faire quelques brasses dans cette eau fraîche. Retour par le même vallon qu’à la montée, des fleurs en veux-tu en voilà, de l’eau sortant de nulle part, pourtant il n’y a plus de neige.
Pas fâchés d’arriver au col de Larche après cet effort (18 km, 1200 m de D+ et 7 h de marche)… nous rejoignons en voiture Maljasset, hameau au fin fond de la vallée de l’Ubaye pour la deuxième partie de notre séjour.
Brigitte, Michèle, Jean-Paul…